L'auberge...

[Kalbyrsh]

Encore une dure journé de travail, huk huk huk...

Je n'en reviens pas, deux semaines que je suis sur Boudok, quel endroit merveilleux!
Ca tape dur, les crânes remplissent mon sac, les araignées qui, le premier jour se sont jetés à trente sur moi, aujourd'hui, fuient à mon approche!

Je commence à me sentir chez moi, ici!

Bon, c'est pas tout ça mais il est temps de manger!

douze, treize, dix sept, deux... Pfff je savais que j'aurais su apprendre à compter.

Bon, tant pis, l'aubergiste va encore se foutre de moi, mais bon...

"Bonsoir m'sieur, comme d'hab, gîte et couvert! Et tournée générale à toute l'assistance! Payes-toi, dis-je en lui tendant le contenu de mes poches!
- Euh excusez-moi, mais la dernière fois, ça a fini en bagarre générale et je ne sais pas trop si..
- Haaaahahahaaaa! Justement, moi aussi j'ai adoré! Allez, sors les tonneaux!"

Quelques heures de ripaille et de baston générale plus tard, au dodo!

...

Des huttes en bois, dans les vertes contrées barbares des Hautes terres Arathi...
Je connais bien cet endroit pour y avoir grandi...
Je connais bien ce rêve pour déjà l'avoir fait... des dizaines de fois, dans ma jeunesse.

Je croyais que c'en était fini, mais apparamment ce n'est pas le cas, et je pressens le pire,
c'est le seule chose dans ma vie dont j'aie jamais eu peur... Ce rêve qui m'a gâché tant de nuits...

Les huttes donc, celle que ma mère et moi partagions, et celles de mes oncles et cousins.

Nous sommes en pleine journée, une journée comme les autres sauf que je suis seul, même la nature semble s'être arrêtée...
Je savais qu'un incendie allait se déclencher avant même que je n'aperçoive les premières flammes, en haut des collines de derrière le village, où la forêt commence...

Je me dirige vers le haut de la colline, impuissant, je ne parviens pas à résister à son appel... Les flammes sont hautes, vertes, bleues et silencieuses,
elles ne semblent même pas affecter les arbres, elles sont juste là, à me contempler alors que je me dirige vers elles.

Je vois alors la silouhette de l'autre côté des flammes, haute, sombre, ailée... Elle m'observe...

Je m'arrête et la regarde, malgré la terreur qu'elle m'inspire.

Soudain, elle me fait signe d'approcher... Contre mon gré je me dirige alors vers elle, les flammes se rapprochent et je sens leur chaleur.

Malgré tout je continue à avancer, la peur au ventre, les larmes au yeux, la tête sur le point d'exploser de douleur...

Je suis sur le point de pénétrer le brasier et...

... je me réveille, en sueur, je peux encore sentir la chaleur des flammes, mon corps tout entier est encore pris de tremblements...
J'ai l'impression d'être revenu en enfance, quand, la nuit je me réveillais après le même rêve, avec ma mère qui ne comprenait pas, n'ayant jamais vu la peur,
sentiment inconnu chez les barbares...